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La recherche de cohérence ou l’art de faire rentrer dans son cerveau une nouvelle information au chausse-pied 😉.

Je souhaitais aborder un sujet clé de notre motivation à faire ou dire (et même réfléchir) les choses : celle de la recherche de cohérence par rapport à nos connaissances.

Je vous laisse découvrir, par la lecture de cette histoire, ce que cette recherche de cohérence peut produire dans notre communication et donc dans notre relation à l’autre.

L’histoire de Max et de Fatou : « C’est un mauvais manager », « Il a besoin d’être materné »

Max travaille dans une grande entreprise. Il a vingt ans d’expérience.

Tout au long de sa carrière, il a travaillé avec différents managers. Il a lui-même animé des équipes.

La responsable de son équipe, Fatou, a des méthodes de management qui, pour Max, sont différentes de ce qu’il a déjà expérimenté. Pour Max, Fatou n’a pas des méthodes de management qu’il affectionne et qui devraient faire d’elle « un bon manager ». Max a besoin de cadre et d’être guidé.

Fatou fait le choix de donner une direction à son équipe, une stratégie, un fil conducteur. Elle laisse son équipe libre de prendre des initiatives et de livrer conformément à ce cadre de travail.

Avec cette méthode de management, Max se sent perdu. Il ne se sent pas soutenu. Il voudrait que Fatou valide ses actions avant qu’elles ne soient mises en œuvre et visibles par le reste de l’entreprise.

Voici ce qu’il dit de Fatou : « Ce n’est pas un bon manager », « Elle n’est jamais là quand on a besoin d’elle », « Elle donne une direction puis disparaît dans ses dossiers ».

De son côté Fatou Fatou a confiance dans son équipe et sait que chacun peut délivrer les actions dont il a la responsabilité. Elle appréhende de croiser Max. Elle pense qu’il va lui demander de valider ce qu’il fait; ce qui est totalement inutile à ses yeux. Max sait faire. Elle pense qu’il lui fait perdre son temps. Elle pense de Max : “II n’est pas autonome, il a besoin d’être materné”.

Que se passe-t-il dans le cerveau de Max et dans celui de Fatou?

Regardons de plus près et essayons de comprendre le fonctionnement humain

Tout être humain est motivé par sa quête de bonheur. Il se met en mouvement pour répondre à sa recherche de bien-être, ou de mieux-être. Cette recherche se traduit en ingénierie relationnelle, notamment par la recherche de cohérence par rapport à ses connaissances.

Dans la tête de Max.

1/ Max a SA définition du « bon manager ». Il se l’est créée dans sa tête sur la base des expérience qu’il a vécues, du savoir qu’il a acquis au gré de ses lectures, et de ce qu’il apprécie chez un manager.

Dans sa tête il y a « Bon manager = Il définit mes tâches , il m’épaule. ». « Dans ma relation à mon manager, je trouve de la sécurité en faisant valider mes actions avant de les mettre en œuvre. ».

2/ Pour Max, ce que fait Fatou est incohérent avec le référentiel de Max. Ca génère chez lui une émotion désagréable, un malaise. 

Max dort mal. Quelques fois, il guette Fatou pour voir quand elle est dans son bureau et lui montrer les actions qu’il envisage de mettre en œuvre. 

3/ Max cherche de la cohérence par rapport à ce qu’il a connu en termes de management. Pour que ce soit plausible pour lui, dans son référentiel, il n’y a qu’une possibilité : “Fatou est mauvaise manager, sinon, elle serait là quand j’ai besoin de sa validation”.

Dans la tête de Fatou.

1/ Elle a sa définition de l’autonomie.

2/ Max ne correspond pas à sa représentation de l’autonomie.

3/ Pour ce que soit cohérent avec son référentiel, Fatou interprète ça comme de la non-autonomie et elle juge Max “Il a besoin d’être materné”. Pour elle, ce n’est pas possible autrement.

Arrêtons-nous un instant sur la situation.

Arrêt sur image

Vous pouvez observer que ce que produit Max à l’encontre de Fatou est un jugement. Il interprète ce qu’il vit pour que ce soit conforme à son cadre et se dit « C’est un mauvais manager ».

De son côté re-équilibre son système en jugeant Max et en interprétant son besoin. “Il a besoin d’être materné”.

C’est à cette occasion que j’aime à dire que nous mettons au chausse-pied une information dans notre cadre de référence. Ca ne rentre pas tout à fait mais en forçant un peu ça passe.

C’est un mécanisme du cerveau, et même un automatisme, qui veille à rendre les choses cohérentes en nous.

Pour conclure sur le jugement.

Vous venez découvrir que, tout personne est en recherche de cohérence avec les connaissances qu’elle détient.

Si elle observe une incohérence, génératrice d’une émotion désagréable, elle produit un jugement.

C’est à cette occasion que j’aime à dire que nous mettons au chausse-pied une information dans notre cadre de référence. Ca ne rentre pas tout à fait mais en forçant un peu ça passe.

Alors, est-ce une fatalité? Vous pensez peut-être à cet instant : «que faire de ce constat ? ».

Et bien, Max et Fatou pourraient l’exploiter à plusieurs fins :

  • Constater que le jugement qu’ils ont émis parle uniquement de LEUR référentiel à chacun, pour Max de SA définition d’un bon manager, et pour Fatou de SA compréhension de ce que peut attendre une personne dans son équipe.
  • Observer qu’ils ont des besoins qu’ils n’ont pas exprimés.
  • Apprendre à s’exprimer de façon à avoir un échange serein et trouver, ensemble, une solution pour bien vivre leurs interactions.
  • Accueillir l’Autre dans cette expression de ses besoins, de ses ressentis.

Peut-être qu’en cherchant des chaussures plus grandes, ça rentrerait? Peut-être qu’en agrandissant notre cadre, les informations qui arrivent à notre cerveau enrichiraient notre façon de voir le monde, plutôt que de le juger.

Cet éclairage vous apporte peut-être une autre approche de votre relation avec votre manager et/ou votre équipe.

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