La médiation permet de remettre de l’humain dans le règlement des différends.

Si la médiation devenait obligatoire, ça permettrait à chacun de garder son libre-arbitre. La médiation obligatoire permettrait à chacun, en étant accompagné d’une personne dont la relation est la spécialité, le médiateur professionnel, de trouver une solution avec l’autre par un dialogue dépassionné.

Vous pouvez faire le parallèle entre médiation obligatoire et l’école obligatoire, droit à la médiation et droit à l’instruction.

En effet, nombreuses sont les situations où l’État intervient pour permettre aux citoyens de préserver ou d’établir des conditions maximums d’égalité en matière de droits. Ainsi l’Etat définit que pour évoluer en société les enfants ont l’obligation de s’instruire et d’aller à l’école.

L’Etat pourrait donc définir que pour mieux vivre ensemble, les personnes ont autant le droit de mettre en œuvre une médiation que de faire appel à la loi. Le droit à la médiation serait inséré dans la Constitution.

Mon manifeste pour le droit à la médiation

Je ne vais pas vous dire combien la relation est primordiale dans  ma vie.

Je ne vais pas vous dire combien la relation est importante dans tout projet.

Je ne vais pas vous dire combien votre bonheur dépend de la qualité de vos relations.

La régulation des interactions entre êtres humains

De tout temps, nous savons cherché à réguler nos interactions en définissant le cadre et les règles qui nous permettent de vivre ensemble.

Or, nous nous sommes basés sur ce que nous connaissions de mieux au moment où nous définissions ce cadre. Ces référentiels sur lesquels nous nous sommes appuyés pour régir nos interactions ont donc évolué avec le temps, avec nos connaissances.

Le premier référentiel sur lequel nous nous sommes basés est le référentiel confessionnel.

Il se basait sur la notion du bien et du mal. La démarche consistait à faire appel à la morale.

Nous en sommes arrivés à un constat : les religions guidaient nos vies mais nos vies ne pouvaient uniquement être régies par les religions.

Alors, nous avons créé le contrat social.

Ce référentiel se base sur ce qui est légal ou sur ce qui est illégal.  La démarche consiste à faire appel au droit et à définir ce que chacun a le droit de faire ou de ne pas faire.

Nous faisons le constat aujourd’hui de la limite de ce modèle pour régir nos interactions : c’est celui qu’un tiers tranche et décide pour nous.

Ensuite est apparu le courant psychosocial.

Ce modèle définit ce qu’est la norme et classifie les personnes en catégories. Il colle aux personnes des étiquettes : les personnes sont ‘normales’ ou ‘anormales’.

La limite de cette démarche est qu’elle ne permet pas aux personnes de réfléchir. Elle installe les personnes dans des fauteuils de victimes pour certains et de bourreaux pour d’autres. Elle ne permet pas aux personnes de changer de posture, de passer de statut de victime, à une situation où elles ont prise sur les événements et sont actrices de leurs relations. 

Les 3 référentiels de pensées ci-dessus sont des référentiels  dans lesquels les personnes sont soumises à l’autorité de tiers. Ce sont des référentiels d’autorité normatifs et contraignants.

Un autre référentiel de pensée est celui de la médiation professionnelle

Aujourd’hui, à l’heure où les personnes défendent de plus en plus leurs libertés, à l’heure où nous constatons que tous les schémas de pensées présentés ci-dessus ne permettent pas de laisser à chacun son libre-arbitre, il est peut-être temps de réfléchir les relations de façon différente.

Je pense à ce référentiel, proposé par la médiation professionnelle. C’est un référentiel basé sur la rationalité et la compréhension du comportement humain.

Je pense à cette possibilité que la médiation professionnelle donne à chacun d’accompagner sa réflexion pour décider par lui-même de ce qui lui convient.

Je pense à cette possibilité qui s’offre à nous de décider librement au lieu de nous voir contraindre par la décision d’un juge.

Le droit de recourir à la médiation s’apparente au droit à l’instruction.

Notre société ne laisse personne évoluer dans ce Monde sans instruction. La société peut décider de ne laisser personne être contraint par la décision d’un tiers.

C’est ça le droit à la médiation.

Le manifeste pour le droit à la médiation

Le manifeste pour le droit à la médiation a été mis en place en 2013 par la communauté des médiateurs professionnels réunis autour d’une organisation, la Chambre Professionnelle de la Médiation et de la Négociation.

Ce manifeste est porteur d’une proposition de progrès du fonctionnement de notre société. Il affirme la volonté de promouvoir le droit à la liberté de décision. Son objet est notamment de faire adopter la médiation professionnelle comme préalable à l’action judiciaire en matière civile, prud’homale et commerciale, comme un droit fondamental.